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LA PROCRASTINATION EST UN ANIMAL vraiment (TROP) FIDèle

J'avoue, j'ai déjà la flemme d'écrire cet article parce que je sais qu'il va être long, mais du coup je suis dans le thème. LOL.

*clap qui annonce le vrai début de l'article et pas un troll débile*

Aujourd'hui, je vais vous parler d'un homme qui résumera à merveille ce thème de la procrastination, parce que bon, me prendre moi-même en exemple aurait été un poil humiliant, quand même.

Cet exemple, c'est Nick Miller.


(Je suis totalement fan de New Girl, effectivement. Si ce n'est pas votre cas, ne vous inquiétez pas, ce type est vraiment très simple à cerner.)

Je vous la fais en courte : Nick Miller est un homme de trente ans, barman, un peu névrosé et ronchon – mais ronchon sympa, vous voyez, toujours près à boire une bonne bière et à vous emprunter de l'argent – qui passe son temps à répéter qu'il écrit un roman lequel s'intitule Z comme Zombie. Devinez quoi ? Ce roman, il n'en n'a que le titre et un début de rien du tout, ni plus, ni moins. Qu'on se le dise, Nick est, comme je le suis, d'ailleurs – allez voir dans ma bio, je l'ai noté, c'est dire – un véritable professionnel de la procrastination. Comme le lui disent si bien ses amis, il n'arrive à bout de rien du tout. Il commence des trucs, il tente, et puis quand ça devient difficile il laisse tomber tout aussi vite.



(Nick est réellement mon animal spirituel.)

Il a abandonné le droit pour aller travailler dans un bar qu'il n'a finalement plus jamais quitté, et Z comme Zombie avance dans la vie autant que lui, c'est à dire pas du tout. Je pense que vous commencez à comprendre où je veux en venir... parce que pour beaucoup, la procrastination est le meilleur moyen pour ne jamais finir de premier jet de toute sa vie. C'est trompeur, ce machin-là ; ça vous susurre à l'oreille que vous allez vous reposer deux minutes et que vous écrirez demain et cinq ans après vous n'avez finalement pas écrit une ligne. Eh bien si Nick pouvait se trimballer avec sa procrastination sur l'épaule comme un genre de perroquet pour pirate je crois qu'il le ferait.

Bon, parfois, il réussit à se persuader que « cette-fois-c'est-la-bonne » et il tâche de s'y mettre, mais il faut dire que ses amis ont bien cerné le problème : Nick n'a tout simplement VRAIMENT pas envie de s'y mettre.


Non mais, VRAIMENT pas.

Je pense que le principal problème de Nick et de beaucoup d'entre nous qui n'écrivent pas ou peu, si on enlève évidemment la fainéantise qui est quand même un sacré fléau – promis je sais de quoi je parle – c'est qu'il ne croit pas vraiment en lui. C'est à dire que lorsqu'il réussit enfin à finir un vrai beau premier jet après de bien longues hésitations (six saisons, je vous jure que ça fait LONG dans la vie d'un personnage de série, bordel) et qu'il le montre à l'un de ses amis, sa première réaction lorsque ce dernier s'extasie sur son projet – genre pour de vrai parce qu'il est putain de bon – est de paniquer comme un ouf.


(Et quand Nick panique, il se barre en moonwalk, oui oui.)

Parce que la peur de l'échec, on connaît bien, d'accord ; la peur du succès, par contre, on en parle un peu moins, hein ? Elle existe, celle-ci aussi. Il y a énormément de raisons et d'excuses qu'on peut se donner à soi-même pour ne pas terminer un premier jet, et la procrastination peut venir de beaucoup de choses. La peur du succès en est une. C'est bien joli d'écrire un truc depuis le fin fond de sa chambre derrière son écran d'ordinateur, mais signer avec un éditeur, ou même faire le pas de donner son bébé en pâture à un inconnu pour qu'il le sonde et qu'il le désosse à sa guise, c'est quand même un autre genre de palier.

Et s'ils le dénaturaient ? Et si je n'étais pas à la hauteur de ce qu'ils pourraient me demander ? Si les corrections ne convenaient pas ? Et si se vendre, c'était vraiment pas mon truc ? Et si je préférais rester derrière mon ordinateur, au final ?

Alors entre tous ces doutes et ces questionnements, on peut vite mettre des années entre nous et nos rêves.

Mais le but, c'est quand même de se lancer, à un moment ou à un autre. Je me dis souvent que si Nick connaissait le Nanowrimo, ça l'aurait peut-être aidé comme ça m'a aidé – à ce moment-là de l'article, n'essayez même pas d'intervenir pour me rappeler que Nick est un personnage fictif parce que je vivrai dans le déni toute ma vie, OK ? Parce que pendant le Nano, tu ne peux techniquement pas, si tu es, du moins, un être humain et non pas un robot, être toujours au top. Bon, au début c'est plutôt facile en général, tu te lances, t'es frais comme un gardon, tes doigts s'envolent sur le clavier et tu te dis que tu es en train d'écrire un chef d'oeuvre. Mais moi, je parle de la fin de la deuxième semaine, quand tu arrives au bout de ton envolée lyrique et que tu commences à fatiguer. Oui parce que de l'extérieur, comme ça, on n'a peut-être pas l'air de foutre grand chose de nos journées quand on se met à écrire un roman, mais vous voulez la vérité ? On a rien sans rien et un roman c'est un boulot monstre. Et à la fin de la deuxième semaine, la fatigue commence à prendre le dessus. Tu te demandes pourquoi tu t'es lancé dans une connerie pareille, tu te dis que t'es pas venu là pour souffrir et puis à quoi bon, merde. Tes personnages ont fait n'importe quoi, ton chapitre quatre ressemble à une soupière et le storyboard que tu avais soigneusement planifié lors de ta préparation pré-nano te rit au nez – du vécu, oui. Et bien devine quoi ? Il faut continuer à écrire, coûte que coûte. 1667 mots, ça ne se sort pas en piquant un roupillon sur le clavier. Du coup, forcément, même si c'est mauvais, même si tu détestes ce que tu sors et que tu as envie de tout effacer, tu écris, parce que tu n'as pas le choix.

Et c'est là que les choses deviennent vraiment intéressantes.


OUI MAIS ALORS, QUANTITATIF OU QUALITATIF ?



Half a book is STILL NOT AN ENTIRE BOOK, Nick.

Comme je ne sais pas trop ce que Nick en penserait parce que, croyez-le ou non, on en n'a pas encore discuté, je vais vous partager mon avis sur le sujet. Il y a quelques années, quelques mois même, j'étais de ceux qui disaient qu'ils écrivaient uniquement en phase « d'inspiration », qu'ils ne voyaient pas l'intérêt d'écrire pour écrire – et je vous jure que dans ma bouche, ça sortait comme une insulte. Qu'on se le dise, j'étais pétrie d'orgueil, et je voyais d'un très mauvais œil les gens qui te sortent dix mille mots en deux jours en me disant que c'était probablement très mauvais. Pour moi, il était techniquement impossible que la quantité vaille mieux que la qualité. Je me disais, « ouais, je n'écris peut-être pas beaucoup, mais au moins tout ce que je sors est bon (l'autre !) Si je continue comme ça, je finirai bien par terminer un truc ». J'ai dit ça pendant des années. Je me suis traîné comme un boulet l'excuse que j'attendais d'être inspirée ; résultat, j'écrivais plus ou moins à une vitesse d'escargot asthmatique en train de se taper une cote un jour de grand soleil : une fois par mois, un paragraphe, parfois deux pages tous les six mois, pas plus. Oh là, mais attendez, j'étais carrément fière de ce que j'écrivais... quand j'écrivais ! Sauf qu'au final, rien de vraiment viable ne ressortait de ce comportement. Je n'avais pas de premier jet fini. J'avais mille trucs commencés, des bouts par-ci par-là de morceaux de vie qui sortaient de ma tête un peu au hasard.

J'étais une Nick Miller.

Je n'avais pas compris.

Je ne comprenais pas. Je ne voyais pas que l'écriture, c'est comme la vie : on ne se choisit pas que des bons morceaux par-ci par-là. Je sais pas, moi, mais c'est un peu comme quand tu adoptes un chien, tu as le droit à la fois aux câlins et aux sorties pipi tardives un dimanche soir alors qu'il pleut à torrents ! Oui, voilà, un roman c'est un chien, tu ne peux pas te contenter de lui faire des câlins quand tu en as envie et d'oublier de prendre soin de lui le reste du temps, parce que tu n'es pas « inspiré ». Et regarde, quand tu te maries, on te dit bien « Pour le meilleur et pour le pire », ça devrait mettre la puce à l'oreille, ça ! On ne peut pas se permettre de tricher en écriture. Les scènes de transition, les premiers chapitres et tous ceux du milieu, ils existent pour une bonne raison.

Eh bien moi, tout comme Nick, je voulais le beurre et l'argent du beurre. Je voulais un boulot sans passer d'entretien d'embauche, je voulais avoir un frigo rempli sans aller faire mes courses, je voulais me marier sans prendre le temps de rencontrer personne.

Au final, je n'avais plus ou moins rien du tout. Juste quelques kilos de prétention en trop, quoi.

Le Nano est libérateur parce qu'il t'enlève le choix de ne pas écrire. Il t'enlève la flemme et l'attente, il t'éclate ta procrastination en un coup de tête et il te hurle « ECRIS ! » à l'oreille jusqu'à ce que tu le fasses.

Nick en aurait bien eu besoin.





Lui, il a mis cinq putains de saisons à finir un roman, qui n'était d'ailleurs même pas Z comme Zombie, au final. C'est tellement dommage, non ? Cinq saisons, je vous jure que ça fait un paquet de temps – il a eu le temps de se maquer avec des tas et des tas de nanas qui avaient pour regrettable défaut de ne pas être Jess, homme stupide. Je me dis qu'il aurait pu aller plus vite en décidant de s'y mettre sérieusement et en arrêtant d'avoir aussi peur d'être médiocre, ou pire encore, d'avoir peur de finir un truc vraiment valable qu'il allait devoir porter jusqu'au bout, alors je fais passer le message.

N'attendez pas.

N'écoutez pas l'animal procrastination que vous avez de perché sur l'épaule. N'attendez pas cinq saisons entières de votre vie avant de vous décider. N'attendez pas d'obtenir un travail sans entretien. Sortez votre chien, même quand il fait moche. Et surtout, surtout, si vous voulez écrire, écrivez, tout de suite, maintenant, même si chaque phrase que vous sortez vous paraît terriblement nulle sur l'instant. Écrivez le plus mauvais premier jet de l'histoire de l'humanité, mais écrivez-le !

Note : Je sais que cet article est un parti pris. Libre à vous d'avoir une autre opinion de l'écriture, mais je ne pouvais pas faire semblant de penser autrement ; c'est mon avis et il n'engage que moi. J'ai vraiment hâte d'avoir le vôtre, cela dit, alors hop hop, un petit commentaire pour m'en faire part !

Et maintenant, moi je file écrire. Si tu ne veux pas faire ton Nick Miller, tu devrais en faire autant, petit chenapan !

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